• Examen de Passage de Rang S/ Kanna Alperona

    Examen de Passage de Rang S
    Raconté par Kanna Alperona, d’après son expérience personnelle

    L’examen de cette année-là se divisait en trois grandes parties. Tout d’abord, la première épreuve, dans une ville.

    Récit de la Première Epreuve : Le soleil commençait à peine à pointer le bout de son nez que nous étions déjà en place. Chacun de nous avait reçu une enveloppe contenant ses indications. La ville où nous nous trouvions m’était inconnue, on nous avait bandé les yeux puis déposés chacun à un emplacement, en nous demandant de ne pas bouger. Combien même nous aurions voulu, ç’aurait été impossible. ; un enchantement nous cantonnaient à nos places attribuées. J’enlevais mon bandeau, au moment même où le symbole de la guilde apparaissait dans le ciel, resplendissant de lumière, accompagné par une voix de femme (j’appris plus tard qu’il s’agissait de celle de Mavis Vermillion) :
    « Chers membres de Fairy Tail, débute maintenant l’Examen Annuel de Passage de Rang S. Comme chaque année, il n’y aura qu’un seul vainqueur. Je compte sur vous pour honorer la guilde, et concourir tout en restant fairplays et loyaux. Ouvrez vos enveloppes. »
    Mon cœur battait la chamade, la voix résonnait à l’intérieur de mon crâne, et j’espérais bien être vainqueur pour une fois. Les mains tremblantes, je décachetai mon enveloppe pourpre, et lut le message :
    « Chers Participants, Votre première épreuve consiste à trouver en ville votre partenaire. Il s’agit d’une personne de confiance, qui vous est inconnue. Vous la reconnaîtrez à son pendentif, symbole de la guilde. Vous devrez vous allier à cette personne, et ensemble, vous devrez parcourir la ville, à la recherche de trois balises, qui vous indiquerons, à l’aide d’une énigme où vous rendre pour vous présenter à la deuxième épreuve. Seuls les cinq candidats qui auront trouvé leurs balises pourront se présenter à la deuxième épreuve. Soit vous tombez sur une balise seule et vous êtes chanceux, soit vous devrez combattre. Bonne chance. »

    C’est tout ? Pas d’autres indications sur le moyen de trouver mon futur « partenaire », pas d’aide. Je me ressaisis, c’était l’Examen de Passage, tout de même ! Une idée me vint alors : je dégainai une carte, frappée d’un immense œil, et la lançai en l’air. « Localise la personne que je cherche ! » lui ordonnai-je. La carte s’éleva, l’air s’emplit de magie, et, après un moment de flottement, elle se mit à scintiller, signe que je devais la suivre. Je m’élançai alors des dédales de ruelles, d’échoppes miteuses, de passerelles délabrées, et autres chemins sombres. Quand enfin la carte ralentit, je me trouvai devant une immense bâtisse en ruine. Je remerciai la Carte, qui se remit d’elle-même dans le paquet. Il n’y avait pas un bruit, et les alentours déserts donnaient un air sinistre aux ruines. Je m’avançai prudemment, et entrai dans le dédale de pierres sombres. On entendait régulièrement un bruit de gouttes d’eau tombant sur le sol, ajoutant au lugubre du lieu. J’entrai alors dans une pièce, aux murs de pierres incrustés de joyaux resplendissants, au centre de laquelle se dressait un fauteuil, surmonté d’une silhouette sombre. Je m’approchai prudemment, une main sur mon paquet de cartes.
    « Inutile, Kanna.
    Dit la silhouette ; Je sursautai : comment connaissait-il mon nom ? Il, c’était une voix d’homme.
    -Bonjour, répondis-je, c’est donc toi mon partenaire. Tu aurai pu choisir un endroit moins glauque…
    -Tu crois qu’on m’a laissé le choix ? Ce genre d’examen est réglé au millimètre près, on n’a pas notre mot à dire.
    -Hum… Comment t’appelles-tu ?
    – Rasoh. »

    L’homme se leva, découvrant une grande taille, un visage anguleux, dont l’un des yeux verts était caché par un bandeau semblable à celui d’un corsaire. Ses cheveux violets retombaient sur ses épaules, rattachés en catogan. Il arborait un sourire arrogant, et son torse nu laissait voir des abdos très bien taillés. Il portait un pantalon vert large, rattaché aux mollets par des rubans noirs. Dès que je le vis, il ne me plut pas vraiment. Pourtant, mon sort était entre ses mains…
    « Bien, assez perdu de temps, mettons-nous en route. Tu sais que nous sommes censés faire équipe, mais je n’ai pas envie de t’entendre déblatérer pendant des heures sur ton pouvoir. Moi je suis Mage de Cartes. Allons-y, cet examen est plus important que tout au monde. »
    Nous nous mîmes donc en marche. Nous allions dans des portions de la ville que je n’avais pas encore explorées. Rasoh m’aidait à me frayer un chemin à travers la foule compacte de badauds, de marchands, et autres promeneurs. Je sentais monter en moi un sentiment d’étouffement. Tous ces gens, sérés les uns contre les autres m’oppressaient, et m’empêchaient de respirer. La tête me tournait, je ne me sentais pas très bien… Finalement, nous débouchâmes sur une artère un peu moins remplie. Rasoh se tourna vers moi.
    « La première balise est par là, ma p’tite demoiselle.
    -Hmm. Et bien, cherchons ! »
    Je contenais ma colère, « ma p’tite dame » ! Si il y avait bien une chose que je ne supportais pas c’est qu’on me traite comme une enfant faible ! Je me mis en quête de la balise, à travers la rue. J’avais beau fouiller le moindre recoin du regard, je ne la trouvai pas. Je me décidai finalement à entrer dans une échoppe miteuse. La pièce était sombre, mais il y avait un homme au comptoir.
    « Bonjour, bonjour, bonjour ! BONJOUR ! Il avait l’air sacrément allumé… Bienvenue au Magico Shop ! Le plus performant des magasins de magie de la ville ! Que cherchez vous ?? Elixirs, enchantements, livres, parchemins, lunettes aria, cristaux de communication, clefs en argent, stylos de lumière, lacrimas de feu, d’eau, d’air… Vous trouverez tout ce que vous voulez ! Et pensez à dire BONJOUR aux gens que vos croisez !
    D’accord… Il était bel et bien allumé !
    -Nous cherchons une balise magique, gravée d’une énigme.
    -Hum… Je vais voir si j’ai cela en stock !
    Tandis que l’homme disparut au sous-sol, nous restâmes dans la pièce principale, sur nos gardes.
    -Je l’ai !!!!! Re-bonjour ! Je ne savais même pas que j’en avais une ! Ca vous vaudra une petite fortune !
    -Nous n’avons pas vraiment de quoi payer… répondis-je, je voyais bien que la balise était celle de l’examen, mais je n’avais pas emporté le moindre joyau, étais-je censée le savoir ?
    Une voix s’éleva derrière moi, en même temps que le grincement de la porte qui s’ouvre.
    -Moi si…
    Je me retournai et me trouvai nez à nez avec…
    … Micky Chigantiger ! Elle avait eu la même idée que moi ! Mon adversaire, car j’étais à peu près certaine que nous devrions nous battre, était accompagnée par une femme immense, à la peau mate, sans aucun doute sa partenaire.
    -Désolée, Micky, mais je suis arrivée avant, et je ne peux vraiment pas te la céder.
    -Mais…
    Je ne lui laissai pas le temps de finir, d’une main, j’attrapai la balise, et la fourrai dans mon sac, de l’autre, je dégainai une carte de ralentissement et la jetai sur mes adversaires.
    -Cours ! Criai-je à Rasoh, qui restait planté là ; on n’a pas vraiment le temps de gober des mouches !
    Mon binôme s’ébroua, et courut dans ma direction. Nous sortîmes en trombe de l’échoppe, Micky et la fille métisse sur nos talons.
    Arrivée dehors, je m demandai comment elles avaient pu nous suivre malgré ma carte de ralentissement, et eu la réponse quand ma carte retomba devant mes yeux, déchiquetée. La partenaire de ma consoeur rengaina un sabre tranchant. Elle avait découpé ma carte avant quelle ne puisse l’atteindre ! Micky se jeta alors sur moi, profitant de mon moment d’inattention, et entreprit de me lacérer le visage de ses griffes. Je lui lançai un crochet au menton, et sa tête partit violemment en arrière. Volant au secours de sa partenaire, la fille métisse ressortit son sabre, et dessina d’étranges signes lumineux avec. Des bandes lumineuses m’enserrèrent alors le corps, rependant une douleur lancinante. Je n’étais plus maîtresse de mes mouvements, et mon corps tressautait sous l’effet de la douleur. Je maudissais Rasoh pour rester là, sans rien faire. Il n’était pas très vif, dis donc ! Je levais laborieusement pour voir qu’il avait disparu ! Le traître ! Puis je jetais un coup d’œil vers la fille métisse, et vis…
    … Rasoh, la dépouillant de son arme ! Il s’était déplacé si vite que je ne l’avais pas vu. Le sabre n’eut pas le temps d’atteindre le sol, Rasoh s’était déjà déplacé, et l’avait déjà brisé en deux contre sa jambe. Les bandes lumineuses disparurent, et je pus enfin reprendre le contrôle de mon corps. La fille métisse, folle de rage se jetait su mon compagnon dans un combat à main nues avec une sauvagerie que l’on n’aurait pas imaginée en la voyant. Je me jetai à mon tour sur Micky, trop occupée à fouiller mon sac pour faire attention au reste. Je sortis une carte, Et la noyai sous une pluie torrentielle d’eau chaude. Elle cria, et se retourna, toutes griffes en avant, plus tigresse que jamais. Je l’évitai de justesse, mais me retrouvai au sol. Je vis alors qu’elle avait déjà récupérer la balise dans ma besace. Je tentai une nouvelle attaque : un mur de lianes se dressa devant mon adversaire. Elle se le prit de plein fouet, et tomba au sol, sonnée. Je récupérai mon bien, et m’apprêtai à prêter mai forte à Rasoh quand je sentis quelque chose m’agripper la jambe. Je baissai les yeux et vis Micky, bavant, planter ses griffes dans mon mollet. Je hurlai, et m’abattis de tout mon poids sur elle. Je sortis encore une carte, et des liens apparurent à ses chevilles et ses poignets. Elle était neutralisée. Au même moment, Rasoh se débarrassait de son adversaire, la jetant au sol, sonnée. Nous nous regardâmes, haletants. Je serrai la balise dans ma main.
    « Partons. Dit mon binôme.
    -Bonne idée…

    Une fois installés dans un coin un peu plus animé que dans la ruelle sombre où nous avions combattu, je ressortis l’objet, et le lus :
    « là où l’Aube
    la rivière.
    prends garde à toi, et
    la Lumière »

    C’était tout. Des phrases pas finies, un charabia pas croyable. Tout ça pour ça, pensai-je.
    Rasoh me tira de mes pensées en se levant. Je l’imitai, et nous partîmes sans un mot vers l’emplacement de la deuxième balise. L’acquisition de celle-ci se fit sans encombre, juste un Balkan des forêts à terrasser… L’inscription état la suivante :
    « refleurira.
    tombes et secrets
    ami prétendu
    seulement »

    Encore une fois, c’était incompréhensible. Je commençai à désespérer… Rasoh, toujours aussi peu loquace reprit la quête. Je ne lui faisait toujours pas confiance, malgré la précieuse aide qu’il m’avait apportée lors de notre combat contre Micky et sa partenaire. Nous marchâmes longtemps. Très longtemps. Trop longtemps pour que ça soit normal. Inquiète, je demandai à mon partenaire :
    « Heu… Rasoh ? Tu es sûr que c’est la bonne direction ?
    -…
    Aucune réponse. Il commençait sérieusement à me taper sur les nerfs celui-là ! Non mais pour qui il se prenait ?
    -Rasoh ?
    -…
    -Ho ! Réponds-moi, abruti !
    -Il faut me faire confiance.
    -Alors arrête-toi et explique-moi.
    -Il faut me faire confiance.
    -Rasoh ? T’es franchement bizarre.
    -Il faut me faire confiance.

    Quelque chose clochait sérieusement chez ce mec. Il s’arrêta soudain, tourna la tête, et un sourire carnassier sur les lèvres, il reprit :
    -Il faut me faire confiance.
    C’est en croisant son regard à ce moment-là, que je compris qu’il me roulait dans la farine. Il comprit que j’avais compris. Et… Je compris qu’il avait compris que j’avais compris. Alors tout se passa très vite. Il s’élança, et je ne pus le suivre des yeux, juste sentir sa présence ; Etonnement, il ne fuyait pas, il me tournait autour, comme pour me provoquer, comme un rapace tourne atour de sa proie. Sa vitesse me désarçonnait, que pouvais-je faire ? Je sentais la colère grandir en moi, mes nerfs n’allaient pas tarder à lâcher. Je me mis à lui hurler des insanités que je ne préfère pas retranscrire… C’était exactement ce qu’il voulait, il se mit ensuite à décrire autre chose que des cercles, des schémas plus compliqués, comme un enchantement. Je compris que c’était bel et bien cela qu’il faisait. Décidemment, ce jour là, j’étais longue à la détente ! Je me mis alors à courir moi aussi, en direction de la rivière, ce qui dut désarçonner le traître, qui ralentit quelque peu. Je fermai les yeux, ça ne servait à rien de les abîmer en essayant de suivre une chose que je ne pourrais jamais suivre. Je sortis la carte de ralentissement, espérant que ça pourrait marcher, contrairement à un peu plus tôt. Malheureusement, la carte ne fit aucun effet, et Rasoh continuait toujours à décrire ses symboles inquiétants. Je me mis alors à faire comme lui, je courus dans tous les sens, essayent tant bien que mal à échapper à l’enchantement. Rasoh dut donc ralentir une fois de plus, afin de terminer ses symboles. Il se déplaçait tout de même à une vitesse vertigineuse. Une idée me vint alors : même si je ne pouvait pas le voir, je pouvais l’entendre. J’activai donc une carte aiguisant l’ouïe, et écoutai. L’air que déplaçait Rasoh émettait un sifflement strident, et mes pauvres tympans souffraient… Je focalisai alors mon attention sur le point de départ de ces déplacements d’air. Je trouvai la suite logique de ces déplacements, restait juste à être discrète. Feintant, je me dirigeais droit vers son prochain point de passage. Ne s’en rendant pas compte, le traître continua son manège, et me fonça droit dedans. L’impact me coupa le souffle, nous fûmes projetés à toute vitesse contre le sol, Nos deux corps se collaient avec force tandis que la gravité reprenait ses droits. Je repris mon souffle laborieusement, et le repoussai de toutes mes forces
    « Désolée, je ne fais pas de câlins aux traîtres ! lui lançai-je.
    -Il faut me faire confiance. Répéta-t-il.
    -Rêve ! »
    L’échange s’arrêta là, tandis que je dégainai une énième carte, qui l’enferma dans une cage d’acier qui aurait fait baver Gajil ! Il se jetait en vain contre les barreaux.
    « Désolée mon coco, mais je te délivrerai que quand j’aurai ma balise, parce que j’ai bien compris que tu l’avais sur toi. Et dire que j’ai fait tout ce chemin alors qu’elle était à portée de main… Rhaa ! Tu me dégoûtes !
    -Je ne te la donnerai jamais !
    -Et bien pourtant il va falloir, parce que c’est pas tout ça, mais j’ai pas tout mon temps moi, contrairement à d’autres, qui préfèrent s’amuser à courir en rond. Répliquai-je.
    -Tu… ne… l’auras… pas !
    -Ho si… Je viendrai la prendre avec les dents s’il le faut mais je l’aurai !
    -Non… Non, je t’en supplie, laisse-la moi ! Non !
    -Pourquoi y tiens-tu autant ? Parce que… Parce que… Parce que c’est tout ce qu’il me reste de mes parents.
    -Menteur ! Fairy Tail n’utiliserait jamais de si odieux stratagèmes ! Tu mens ! Depuis que je te connais, tu n’as fait que mentir ! Arrête ! Donne-moi cette putain de balise avant que je ne t’éclate la tronche !
    Je commençais à m’énerver, ce mec me tapait vraiment sur les nerfs ! A travers les barreaux, je l’empoignai par les cheveux et le fouillai. Je retrouvai la balise dans une de ses poches, et me reçu un coup de coude dans les côtes, qui me mis encore plus en colère.
    Je m’écartai de la cage en vitesse, ignorant les cris de protestations de mon assaillant, la prison finirait par disparaître, j’avais déjà utilisé beaucoup d’énergie. Je m’abritai dans un coin tranquille pour essayer de trouver une solution à cette foutue énigme. La troisième plaque disait :
    « sous les pierres mêlées de sang
    tu trouveras
    confiance
    le Phénix. »

    Je n’avais pas la moindre idée de ce que cela signifiait… Fermant les yeux, je refusais de me décourager, qu’aurait fait Reby à ma place ? Elle était championne pour ce genre de choses…
    La réponse s’imposa alors à moi : il s’agissait de phrases à inter compléter ! Prendre des morceaux de certaines, pour les ajouter à d’autres, en mettant des liaisons, des adverbes, et tous les autres petits mots du style. Après quelques minutes d’intense réflexion qui me parurent une éternité, je trouvais enfin la solution en tenant à peu près compte de la chronologie :
    « Prends garde à toi, et à l’ami prétendu
    Puis, là où l’Aube refleurira,
    Les tombes et secrets en confiance
    Sous les pierres mêlées de sang
    La rivière, tu trouveras seulement
    En la Lumière du Phénix. »

    Même si le message restait mystérieux, j’en comprenais le sens global. Une étape était déjà réalisée : celle de l’ami prétendu. « là où l’Aube refleurira » Hmm… ça indiquait surement l’Est, là où le soleil se lève. Je n’étais pas très sûre de ce que j’avançais, mais « refleurira » indiquait sûrement un endroit avec des fleurs… La phrase d’après, « les tombes et secrets en confiance » l’endroit que je cherchais était sûrement un cimetière ! Il y’avait plus joyeux comme endroit… Je décidai de ne pas me soucier du reste de l’énigme pour le moment, et me mis en marche vers l’Est.
    Au bout d’un moment, j’arrivai devant ce qui devait être le cimetière, en vérité, quelques tombes éparses, recouvertes, en effet de fleurs colorées. « en confiance »… En effet, personne ne risquait de piller cet endroit reculé. Je décidai de m’intéresser au reste du message : « Sous les pierres mêlées de sang ». Que cela pouvait-il bien signifier ? Les pierres pouvaient aussi bien désigner les sépultures que des cailloux… Quant au sang, les morts enterrés ici ne saignait plus depuis longtemps… J’avais passé la journée dans la ville, je commençai sérieusement à me décourager, comment cela pouvait-il durer si longtemps ? Avais-je perdu ? Pourtant personne ne m’en avait avertie… Le soleil déclinait déjà à l’horizon… Un de ses rayons se posa exactement sur une gravure de pierres circulaire, posée devant l’une des tombes, la faisant rougeoyer. « les pierres mêlées de sang » c’était donc ça ! Mais… Il fallait chercher dessous ! Je me mis donc à creuser frénétiquement, ne voulant pas perdre une seconde de plus. Je creusais, je creusais, mes mains me faisait mal, et je m’apprêtai à renoncer quand mon angle dérapa sur une plaque de bois. Je la dégageai, elle s’avéra être une trappe. Des escaliers en pierres s’enfonçaient dans la pénombre… Je m’éclairai à l’aide d’une carte, et descendis. Le sous-sol était humide, et j’entendais le remous de l’eau. De l’eau ! Ca signifiait qu’il y avait sûrement une rivière, comme l’indiquait l’énigme. Je me mis à arpenter l’endroit, cherchant désespérément une trace d’eau, que je ne trouvais pas. J’allais finir par devenir folle ! Et puis je me rappelai de la dernière ligne : « En la Lumière du Phénix. » J’éteins ma carte, et c’est alors que je le vis. Au loin, un Phénix se dressait, majestueux, éblouissant. Ses ailes déployées ruisselaient d’une eau translucide, presque lumineuse, qui serpentait dans le lointain. Je m’approchai, le sourire aux lèvres, j’avais réussi. Mais rien ne se passa. J’avais trouvé la rivière. Ok. Mais que fallait-il faire maintenant ? De plus, cette espèce de cave sinistre me faisait froid dans le dos… Une larme coula sur ma joue, et se mêla à l’eau de la rivière. C’est alors que tout explosa.
    Je fus projetée, mais étrangement, je ne ressentais aucune douleur, et mon corps flottant lévitait. Comme étrangère, j’assistais à la scène qui se déroulait sous mes yeux. Les parois du sous-sol s’écroulèrent, et le cimetière avec. La ville recula, comme rongée. Les constructions laissaient pace à une nature sauvage. Seule une cabane subsistait. Mon corps y fut transporté, toujours flottant. Je me retrouvai à l’intérieur de l’habitation sommaire, et tombais rudement sur le sol. Je levai la tête, cinq visages m’accueillirent : ceux de Bixrow, Wendy, Lucky, Roméo et de Mavis Vermillion. Cette dernière me fit un grand sourire. Je compris que la ville n’était qu’une illusion de notre Master… Je rejetai la tête en arrière et éclatai de rire, même si j’étais arrivée la dernière, j’avais passé la première épreuve ! 

    Récit de la Seconde Epreuve : La Seconde Epreuve s’avéra être une grande Partie de Cache-Cache ! Chacun de nous était placé à un point d’une île non loin de Tenrô. Nous devions nous cacher afin de ne pas être trouvé par les autres, mais aussi, trouver les autres. Enfin, tout dépendait de la stratégie que nous décidions d’adopter. Si nous nous faisions trouver, ou si nous trouvions, nous devions nous affronter en combat singulier avec notre « proie » ou notre « agresseur ». Nous nous étions vu remettre un pendentif Fairy Tail, que nous devions tenter de garder en sécurité, tout en le laissant visible, et tenter de dérober celui des autres. Chaque pendentif rapportait cinq points. Les deux candidats ayant le plus de points seraient qualifiés pour la Troisième et dernière épreuve de l’Examen.
    Etant arrivée dernière lors de la Première Epreuve (chose quand même un peu difficile à avaler après coup), j’étais la moins bien placée, à découvert. En effet, je me trouvais au centre de la plage, face à la forêt qui s’étendait sur toute la partie droite de l’île. Le ciel se para soudain du symbole de notre chère guilde, et la voix de Mavis retentit :
    « Chers Participants, je déclare ouverte la Seconde Epreuve de l’Examen de Passage de Rang S ! Au signal, vous pourrez commencer le Jeu. Bonne chance ! »
    Le « signal », en vérité une gerbe d’étincelles rouge, accompagnées d’une détonation assourdissante, retentit donc, commençant le jeu. Le silence qui se fit ensuite, fut si intense, que je n’osais pas bouger. Je dégoulinais de sueur, et ce n’était pas qu’à cause de la chaleur. Je m’ébrouai, prenant soudain conscience de ma torpeur, et courut me mettre à l’abri dans un endroit un peu moins découvert. J’étais bien décidée à réussir cette épreuve aussi, et adoptai la « stratégie du loup ». J’irai combattre, du moins en première partie d’épreuve, pour essayer d’amasser le plus de points possibles, et ensuite, j’essaierai de me cacher. De plus, j’avais un atout incomparable : la Carte de Localisation ! Je la jetai en l’air, espérant qu’il y aurait quelqu’un d’assez proche pour ne pas avoir à trop marcher… (un soudain élan de flemme inexplicable)… La Carte de jeu cartographia l’île, ainsi que son relief, et m’indiqua par un point rouge la position de mon adversaire le plus proche. Il s’agissait de Lucky, dans la plaine. Elle avait, pour sa part, adopté la « stratégie de l’agneau », consistant à se cacher. Et je dois dire que c’était réussi ! Sa magie était parfaite pour ce genre de choses, et j’eu bien du mal à la débusquer. Elle s’était tout bonnement métamorphosée en arbre à partir d’une souche qui traînait là. Ce qui la trahit fut le tronc noueux, et la forme tarabiscotée du tronc. Etant amie avec elle depuis un certain moment, je connaissais bien ses goûts en matière d’art, et cet arbre était forcément signé Lucky. Faisan mine de me retourner, je jetai une carte coupante sur le bois. Celui-ci disparut instantanément.
    « Bravo Kanna, je ne pensais pas que tu saurais me trouver si facilement !
    -Désolée Lucky, mais c’est fini pour toi ! Dis-je, voulant paraître un peu plus sûre de moi que je ne l’étais réellement…
    -Vraiment ?
    -Et oui ! Répondis-je, mettant de côté toute l’affection que j’avais pour elle.
    Soudain, elle disparut, comme aspirée par le sol. Maudite magie ! Comment allais-je faire contre une fille qui pouvait à tout moment disparaître dans un tronc ou dans une pierre !? Tout à coup, deux mains de pierre m’agrippèrent les mollets, je ne pus plus me déplacer. Je sortis une nouvelle carte, et l’air autour de moi s’embrasa. Je dirigeai les flammes vers les mains de mon amie, bien décidée à ternir la pierre, ce qui causerait de dommages à ses propres mains. Comprenant mon manège, Lucky s’écarta, et sortit de son enveloppe pierreuse. Elle redevint humaine, mais se recula précipitamment et resta à bonne distance. Je m’élançai vers elle, une carte à la main. Je m’apprêtai à l’atteindre lorsque son corps fondit en une argile molle. C’était un clone ! Mais alors, où était passée la vraie Lucky ? Elle avait vu quel sort je souhaitai déclencher contre son enveloppe humaine, et elle se cachai de telle manière que je ne pouvais même pas la voir ! J’étais dans une mauvaise passe, tout à coup… Le bruissement des brins d’herbe s’amplifia soudain, jusqu’à devenir un grondement sourd et menaçant. Elle était en train de déclencher un séisme ! Je pris mon élan et sautai le plus haut que je pus, au moment même où un gouffre béant apparut là où se tenaient mes pieds il y a encore quelques secondes. Je dégainai une nouvelle carte, bien décidée à en finir. Je plaquai l’objet au sol, et récitai une petite incantation spécifique à cette carte. Alors, au milieu du chaos terreux, le sol crevassé se retira, de manière à crée un chemin vers une banale souche, que je reconnu comme mon adversaire. Elle ne s’en était pas encore aperçue, trop occupée à tenter de récupérer la somme de magie libérée. L’idée de lui lancer une carte tranchante me traversa l’esprit, mais je me retins, on ne frappait pas un adversaire le dos tourné. Si je devais mettre ce plan à exécution, ça serait de face. Je m’écriai alors :
    « Alors ? Tu ne te caches plus ?
    Mon amie se retourna, et je lus sur ses traits un éclat de panique. Pourquoi lui fis-je si peur à cet instant ? Je ne l’ai jamais su. Je m’élançai, et tandis que dans la main de Lucky apparaissait une lance tranchante, (auparavant la souche), je lui lançai une carte, que l’atteignit de plein fouet et lui entailla la joue. Elle releva la tête, et tout à coup, la peur m’envahit aussi. Je n’avais jamais vu mon amie comme ça, ses yeux brûlaient d’un désir ardent de combattre, la plaie sur sa joue lui donnait un air terrible, d’autant plus que sa robe habituellement si parfaite était en lambeaux, et tâchée de terre à de multiples endroits. Ce moment de répit s’arrêta brusquement. Lucky fit tournoyer son arme, et la jeta vers moi. Je l’esquivai de justesse, mais celle-ci revint à la manière d’un boomerang, en m’entaillant à son tour, mais le ventre. Alors je dégainai plusieurs cartes à la fois : cinq Tranchantes pour la main droite, cinq Tranchantes pour la main gauche. Je me mis à courir, de façon à me rapprocher d’elle en évitant sa lance, et jetai les cartes les unes après les autres, suivant un schéma compliqué. La lance m’atteint une deuxième fois, fauchant mes jambes. Je m ‘écroulai et alors que Lucky se penchait au dessus de moi, je lui arrachai son pendentif, récupérant ainsi cinq points. Surprise, mon amie se recula vivement, cherchant le mien des yeux. Il était accroché à la lanière de mon sac, bien en évidence, mais pas trop exposé, l’endroit idéal pour une adepte du combat à distance ! Je me relevai donc d’un bond, et fauchai Lucky à mon tour. Le symbole lumineux de Fairy Tail apparut dans l’air, et à côté de mon prénom, apparut le chiffre 10, pour mes dix points. Lucky quant à elle n’en avait plus aucun, elle était éliminée. J’eu un pincement au cœur, en réalisant qu’à cause de moi, elle ne pourrait pas accéder à ce grade tant désiré. Et je le voulais tellement, tellement, que je n’étais plus vraiment moi-même… Je ressortis la Carte de Localisation et vis de points rouges très proches, sûrement en plein combat. Je décidai d’aller observer ce qui se passait. Arrivée à la limite entre la plage et la forêt, je me cachai derrière un bosquet. Les deux combattants étaient Roméo et Wendy. Les coups pleuvaient et s’enchaînaient à une vitesse surprenante. C’était un combat à distance, et malgré toute la puissance des attaques de Dragon Slayer de Wendy, la technique de Roméo prit peu à peu le dessus. La jeune fille, pantelante, finit par s’effondrer. Délicatement, le garçon entreprit détacher le pendentif de la Chasseuse de Dragons, accroché à son poignet. Le symbole de la guilde apparut, indiquant que Roméo possédait lui aussi 10 points. Ce qui signifiait que Bixrow, toujours introuvable possédait 5 points. Je pris la décision de prendre en filature le jeune garçon, afin de pouvoir le combattre un peu plus loin. Au fur et à mesure que nous nous enfoncions au cœur de la forêt, une étrange et sinistre sensation grandissait en moi. Je tournai vivement la tête, plusieurs fois mais rien ne semblait suspect… Je décidai de rester sur mes gardes. Roméo arriva dans une clairière, et au moment ou je m’apprêtai à bondir, je l’entendis. Cette voix reconnaissable entre mille :
    « Coucou ! Vous pouvez venir, mes bébés !
    Une statuette possédée me survola alors : j’avais aussi été suivie ! Les petites statuettes, qui assemblées formaient un totem, se mirent à flotter paresseusement autour de leur maître, attendant ses ordres. Roméo lança sa première attaque. Une gerbe de feu violet et gluant toucha l’une des statuettes, provoquant la colère de Bixrow :
    – Tu touches pas à mes bébés, morveux !
    -Chui pas un morveux ! En plus c’est dégueulasse l’endroit ou t’as mis ton pendentif !
    Son pendentif ? Je le cherchai, et je fus absolument d’accord avec Roméo : ce mec était taré : il l’avait enroulé autour de sa langue ! Soit, elle était toujours sortie, mais ça voulait aussi dire que son adversaire devrait mettre les mains dans sa bouche… Et ça : c’était vraiment dégueulasse ! On dirait que je n’étais pas là seule à avoir trouvé l’endroit idéal…
    -Bah tant pis, alors, tu le prendra pas, si tu veux pas y mettre ta main ! Hhahhahahahahaha !!!
    -Beurk…
    -Et puis… je pense que t’en aura pas besoin, puisque je vais accrocher tes deux jolis pendentifs à côté !
    -Bah alors là, tu peux toujours rêver !
    -Formation pentagramme mes bébés !
    Les statuettes se mirent alors en place, et leurs yeux commencèrent à verdoyer, ils ne tarderaient pas à balancer les rayons laser… Ca y’était ! Le ballet dévastateur commença, brûlant le sol et tout ce qui se trouvait autour. Roméo échappait agilement aux attaques aériennes, mais ne tarda pas à faiblir, il était déjà fatigué à cause de son combat contre la gentille mais farouche Wendy, alors devoir faire tant d’acrobaties pour échapper à la magie dévastatrice de son aîné risquait bel et bien de l’achever. Bixrow, dément, riait toujours comme si cette situation avait été la plus hilarante de tous les temps. D plus, comme ses yeux étaient recouverts, il en devenait carrément flippant ! Roméo réussit enfin à contrattaquer, et deux des statuettes subirent des dommages plutôt importants. Bixrow reprit donc un peu son sérieux, la situation commençait à se gâter. Le combat continua durant quelques minutes encore, et enfin, je me décidai à voler au secours de Roméo. Bien m’en pris, je lui évitai de recevoir un laser en pleine tête ! En effet, sortant des buissons, je courus à toute allure vers l’adolescent et le projetai à terre. Cette intervention se révéla finalement à double tranchant, puisque Roméo perdit connaissance, et lâcha ses deux pendentifs. Vif, Bixrow en rattrapa un au vol, mais l’autre roula dans l’herbe, et disparut dans les fourrés. Le symbole lumineux apparut, disqualifiant Roméo et octroyant cinq points de plus à Bixrow. Nous nous regardâmes : nous étions les deux candidats qui participeront à la Troisième Epreuve, mais la question était : lequel de nous deux arriverait premier ? Et nous savions que cela influerait sur nos chances. Le répit fut de courte durée : cette fois, ce fut moi qui le brisai.
    Je me jetai contre le membre de l’unité de Raijin, le dernier à passer son examen. Je lui lançai carte sur carte, prise du désir brûlant de vaincre, sans que celles-ci ne parviennent à lui infliger de gros dommages. Mais je voyais bien qu’il haletait : il commençait à fatiguer. De mon côté, je faiblissais aussi, ses attaques étaient de plus en plus rapprochées, et ces maudites statuettes qui me faisaient tant penser à des tonneaux que j’avais envie de vider me tournaient devant les yeux. On m’avait interdit de prendre ne serait-ce qu’une seule goutte d’alcool, sous prétexte que je pouvais m’en servir comme d’une dope ! Non mais n’importe quoi ! Repenser à ce cher alcool que je descendrai en rentrant me donna un regain d’énergie, et je m’élançai vers mon adversaire, qui, ne s’attendant pas à une attaque de corps à corps, perdit l’équilibre. Cependant, il me repoussa d’un coup de pied dans le ventre, rouvrant la blessure infligée par Lucky. J’avais un mal de chien, et les larmes me venaient aux yeux. Hurlant, comme possédée moi aussi, je m’abatis su mon ennemi, le rouant de coup de pieds, de points de dents et de tout ce que je pouvais utiliser de mon corps. Je voulais arriver première !!
    Pressentant quelque chose, je me retournai à temps pour éviter le laser qui pointait sur moi. J’entrepris de démolir les « tonneaux » les uns après les autres, mais je savais pertinemment que Bixrow pourrait transférer leurs âmes dans des souches ou autre chose. C’est d’ailleurs ce qu’il fit pour les trois démolies. Maintenant s’élevaient au –dessus de moi, menaçants, des troncs d’arbres possédés et des rochers. La voix de mon assaillant me tira de mes pensées :
    « T’as touché à mes bébés !!!! Pourquoi ?? !!! T’es une grosse malade Kanna, une grosse malade ! Tu l’auras voulu !
    Et sur ces paroles menaçantes, il ôta lentement sa visière, découvrant ses yeux maléfiques. Ho non ! Il fallait que je fasse quelque chose, et vite ! Mais quoi ? Au fur et à mesure que le temps passait, je me rendais compte à quel point ces épreuves nous faisaient nous écarter de notre vraie personnalité… Nous n’étions plus nous-même ! Pour échapper au pouvoir maléfique de ses yeux, je fermai les miens et me mis à courir, courir. Je ne pensais plus à rien, et comme étrangère à cette scène, je m’éloignai le plus possible des bois, hors du rayon de Bixrow. Quelques minutes déjà s’étaient écoulées. C’est alors, que plus haut qu’auparavant, plus lumineux, et entouré d’un feu d’artifice, apparut dans les airs le symbole de Fairy Tail. Je levai la tête, nous avions gagné. Mais une fois encore, cette victoire eut un goût amer pour moi : à côté du nom de Bixrow s’étalait le nombre 15.
    Et à côté du mien, 10.
    Bixrow avait récupéré le pendentif de Roméo.
    J’étais arrivée deuxième.

    Récit de la Dernière Epreuve : Un jour s’était écoulé depuis la fin de la Seconde Epreuve. Le temps que nous puissions récupérer et ressasser les évènements. Je crois, qu’en fin de compte, c’était aussi une épreuve en symbolique, parce qu’elle me fit plus de mal que de bien… Je revoyais sans cesse le sourire dément de Bixrow, et ses yeux découverts. Mais je voyais aussi le regard haineux de Lucky, et le corps inconscient de Roméo. Je ne savais pas non plus à quoi m’attendre pour la Dernière Epreuve… Ce la allait sûrement être quasiment insurmontable. Allais-je y arriver ? Serais-je à la hauteur ? Ou bien raterais-je cet examen, comme toutes les années ? Je n’en pouvais plus de toutes ces questions. Alors, quand le fameux jour arriva, et qu’à midi pile le symbole de la guilde apparut haut dans le ciel resplendissant, annonçant le début de la Dernière Epreuve, le soulagement m’envahit. Je me mis en marcher. Nous n’étions plus sur l’île, mais dans un endroit inconnu. J’avais un plan, et mes cartes pour me repérer. Nous devions rejoindre le point culminant de l’île, une petite esplanade de laquelle nous pourrions admirer la vue, une fois arrivé. Tout cela semblait trop facile. Ou bien était-ce un jeu de vitesse ? J’en doutais. Alors, la Master, comme lisant dans nos pensées nous avait dit :
    « En chemin, vous devrez affronter un échec cuisant. »
    Que cela voulait-il dire ? Bon, je verrai cela le moment venu. Cela faisait déjà une heure que je marchai dans une plaine qui montait en pente douce, sous un soleil écrasant. La sueur me coulait sur les yeux et le long des joues, comme des larmes, si bien que je devais régulièrement m’essuyer. Je marchais, marchais et plus les minutes s’égrainaient, plus je me mis à douter… Et je n’avais même pas une seule goutte d’alcool pour me redonner du courage ! Pff… Je commençais réellement à me désespérer d’arriver un jour au point culminant, (même si ma carte de Localisation semblait indiquer le contraire) quand je fus prise d’une violente impression de déjà-vu. Ce chemin en terre qui serpentait, cet arbre mort, tout à côté, le soleil, haut dans le ciel, les pierres qui bordait le sentier qui commençait à être de pus en plus rude, au fur et à mesure que j’avançai dans la montagne desséchée…
    C’est alors que je le vis.
    Il me tournait le dos, sa veste flottante sur ses larges épaules. Il semblait comme pressé de s’en aller.
    Luxus.
    « En chemin vous devrez affronter un échec cuisant. » C’était vraiment sadique.
    Nous nous tenions de la même manière que quelques années auparavant, au même endroit. Quand j’avais failli gagner l’Examen. Nous nous affrontions en duels, et le gagnant passait le Rang S. Ce jour là, Luxus m’avait terrassée, et s’éloignait vers la victoire tandis que je pleurai, n’ayant pas la force de me relever… C’était cette défaite-là qui m’avait le plus marquée, parce que j’étais à deux doigts d’enfin réussir. Et tous mes espoirs s’étaient évanouis avec la dernière gerbe d’étincelles. Luxus se retourna, un sourire carnassier aux lèvres, me tirant de mes pensées. Je devrai le combattre. Et le vaincre, quoi qu’il en coûte !
    « Luxus…
    -Kanna. Te souviens-tu de cet endroit ?
    -Si je m’en souviens ? Bien sûr que je m’en souviens, et tu le sais très bien, saleté !
    Les larmes me vinrent aux yeux. Non ! Je ne devais pas montrer cette faiblesse, sinon Luxus pourrait s’en resservir à tout moment durant le combat inévitable qui allait s’en suivre. Ne voulant plus céder aux émotions, je décidai de lancer mon premier assaut, qui fut balayé d’une pichenette électrique. Alors je me déchainai. Enchaînant attaque sur attaque, je déversais sur lui toute l’amertume et la haine que je contenais depuis trop longtemps. Il esquivait, contrattaquait, et nos sorts formaient un étrange et violent ballet. Je… Je n’y arrivais plus. Nous étions tous les deux affaiblis, pantelants. C’est alors que Luxus lança un sort dévastateur. Un sort de Dragon Slayer mixé à celui d’un God Slayer. Comment résister à ça ? Mon corps fut projeté contre un rocher, et tandis que la foudre sacrée me brûlait, mon esprit se consumait. Ca aller recommencer. Encore une fois, Luxus allait me battre. Encore une fois, je perdrai un combat. Encore une fois, je raterai mon Examen. Peut-être était-ce mon Destin ? Peut-être ne voulais-je pas interpréter mes Cartes correctement, de peur de me décevoir ? Les questions m’assaillaient et me faisaient encore plus mal que mon corps tressautant d’électricité. Et puis une lueur d’espoir apparut. Comment n’y avais-je pas pensé plus tôt ? Même si je la cachai, elle était encore là. Oui, elle serait toujours là, tapie en moi, prête à sortir quand le désespoir serait à son comble. Je serrai le poing droit. Je sentis la magie se répandre lentement sur mon bras au fur et à mesure que le tatouage apparaissait.
    J’allais me servir de la Fairy Glitter.
    Je rouvris les yeux, et le corps entouré d’un halo de lumière, sous les yeux ébahis de Luxus, je récitai l’incantation. Le ciel autour de nous s’assombrit d’un seul coup, ne laissant que briller ma Lumière. Je dirigeai le sort suprême vers le Dragon de Foudre. Je savais bien que la Magie de Mavis atténuerait le sort, Luxus étant membre de Fairy Tail, mais quand la Lumière l’atteignit, il s’écroula.
    Luxus.
    Je l’avais vaincu.
    Je l’avais vaincu !
    Le jour revint, la Magie dispensée par la Fairy Glitter reflua vers l’intérieur de mon être, où elle serait toujours nichée. Je tombai à genoux, des larmes dévalaient mes joues à toute vitesse.
    Cela signifiait…
    …que j’avais gagné ?
    Je ne pris pas le temps de m’interroger plus encore. Je couru, couru, couru, le plus vite que je pus, jusqu’à enfin atteindre l’esplanade, où je m’écroulai, hors d’haleine, pleurant, riant, et espérant.
    Il n’y avait personne.
    L’emblème tant chéri apparut au-dessus de moi, rougeoyant, accompagné de ces quelques mots qui resteraient gravés dans mon esprit à jamais :
    « Vainqueur de l’Examen de Passage de Rang S : Kanna Alperona. »

    Je me mis alors à hurler de joie, je voulais me vider de toutes mes angoisses, de tous mes chagrins. Je me lavais l’esprit, hurlant au-dessus d’un paysage paradisiaque. Ca faisait tellement de bien !
    Enfin ! Après tant d’années, tant d’efforts, tant de défaites, je réussissais enfin à avoir ce putain de Rang S !!! Je m’allongeai, les pavés froids contre mon dos, et un tonneau apparut à mes côtés. Je me jetai dessus, bus goulument, comme une deuxième récompense.
    Etait-ce autorisé de recevoir autant de bonheur d’un seul coup ? 

    Fin.

    « Bienvenue sur le Blog de La Nouvelle Fairy Tail ! Organisation des Missions... »

  • Commentaires

    1
    Jeudi 14 Mai 2015 à 10:22

    Hey Kanna j'avais déjà lu ce texte sur notre QG et il est toujours aussi bien !!

    Jubia.

    2
    Jeudi 14 Mai 2015 à 15:35

    Hey! J'adore!!! Bravo La Chapardeuse alais Kanna !!

     

    Petite goutte d'eau, Reby

    3
    Vendredi 15 Mai 2015 à 13:04

    Merci beaucoup ! intello Je suis contente que ça vous aie plu ! :)

    PS : Jubia, tu avais demandé à Mavis si tu pouvais écrire ton histoire à Phantôme Lord, mais comme elle ne t'a pas donné de réponse, (étant donné qu'elle n'est plus là... peut-être s'est-elle lassée ? ) je te réponds à sa place : c'est une super idée ! Et on pourrait faire ainsi une rubrique pour chaque mage qui le désire, avec le même titre, pour toi par exemple, ça serait "Les écrits de Jubia" enfin, comme tu veux ! Et la présentation de FT est géniale !

     

    Bisous tout le monde,

    Kanna !

    4
    Dimanche 17 Mai 2015 à 18:19

    Et, merci d'avoir glissé le nom de Reby dedans! C'est sympa! wink2 (Je n'avais pas remarqué, mais, après coup...)

    • Nom / Pseudo :

      E-mail (facultatif) :

      Site Web (facultatif) :

      Commentaire :


    5
    Dimanche 17 Mai 2015 à 19:18

    Reby : Hey, hey ! C'est un clin d'oeil... ^^

    6
    Mercredi 20 Mai 2015 à 13:50

    ¤ Kanna: Trop gentiiiil!!

    7
    Dimanche 26 Juillet 2015 à 15:38

    C'est tout simplement gé-ni-al et super bien raconté !

    8
    Lundi 27 Juillet 2015 à 21:45

    Lisana : WAW ! Heu... merci... oopsoopsoopshe intello ça me fait super plaisir ! :)

    Kanna !

    9
    petite goutte d'eau
    Mercredi 29 Juillet 2015 à 10:51
    petite goutte d'eau
    Ça n'a rien a voir mais... -.-
    Kanna: Je t'ai envoyé un mail et je ne connais plus le mot de passe de la boite mail... -.- Je voulais la mettre sur mon portable alors si jamais il y a un truc "Windows" ou "Microsoft" c'est ma faute...
    10
    Samedi 1er Août 2015 à 14:41
    Reby : tokay pas de problème ! J'irai voir, merci beaucoup :)
    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :